[Focus] Demandeurs d’asile et réfugiés : une route longue et sinueuse vers l’emploi
Grâce au financements du SPP Politique scientifique (programme Société et Avenir) et de Myria, des chercheurs de l’Université Libre de Bruxelles (GERME) et de la KULeuven (HIVA) ont pu étudier le temps que mettent les demandeurs d’asile et réfugiés reconnus pour s’insérer sur le marché du travail. Pour cela, les chercheurs se sont penchés sur les données de la Banque Carrefour de la sécurité sociale pour l’ensemble des personnes qui ont introduit une demande d’asile entre 2001 et 2010.
Il ressort de cette étude (nommée projet Careers) que l’insertion socioéconomique des demandeurs d’asile et des réfugiés reconnus est bien réelle mais longue, difficile et semée d’entraves. Les chercheurs mettent en évidence que des critères tels que le fait d’avoir travaillé pendant la procédure d’asile, la région d’habitation, l’âge, la situation familiale ou l’origine sont déterminants pour trouver un travail. Dans le cas des réfugiés reconnus, ils montrent qu’au moment de la reconnaissance du statut, 19% des réfugiés sont actifs sur le marché de l’emploi et que cette proportion passe à 55% 4 ans plus tard. Vous trouverez plus de résultats dans The Long and Winding Road to Employment (version intégrale et résumé).
Ce focus tiré du rapport annuel La migration en chiffres et en droits 2015 entre dans le détail de certains résultats de l'étude. Sur base de cette étude, Myria recommande de proposer un accès plus rapide aux formations qualifiantes et de langues et de simplifier les procédures de reconnaissance des compétences. Il conseille également la mise en place de garde d’enfants ou de formations adaptées aux chefs de familles monoparentales car l’étude a montré que ces personnes ont davantage de difficultés à s’insérer sur le marché du travail.