LaMbda est une petite équipe mobile d’accompagnateurs psycho-sociaux pour demandeurs d’asile accueillis dans le réseau de Fedasil (en procédure) et développant une consommation problématique de drogues.

LaMbda intervient pour créer le lien entre le secteur de l’accueil des demandeurs d’asile et le secteur du soin spécialisé en toxicomanie en y facilitant l’inscription du bénéficiaire. LaMbda propose avant tout une orientation et un accompagnement physique des bénéficiaires vers les lieux de consultations. LaMbda propose également aux équipes du réseau d’accueil des demandeurs d’asile une orientation par téléphone et /ou un accompagnement et un soutien adaptés (formation, intervision, groupe de travail) sur les questions de toxicomanie.

Contexte

LaMbda, Liaison et Accompagnement MoBile pour Demandeurs d’Asile, est un  nouveau dispositif mobile d’accompagnateurs psycho-sociaux émanant de la Concertation Bas Seuil (CBS).

La CBS regroupe la MASS de Bruxelles (Maison d’accueil socio-sanitaire – service ambulatoire toxicomanie à bas seuil d’accès), le Projet Lama asbl (accompagnement thérapeutique pour toxicomanes en milieu urbain) et le centre Transit (centre d’hébergement et d’accueil de crise pour toxicomanes).

En août 2014, la CBS a répondu à un appel à projets 2015 de Fedasil et a obtenu un financement en vue de développer une équipe mobile. La CBS avait déjà contribué il y a quelques années au développement et au soutien de la gestion des problématiques drogues au sein de réseau FEDASIL, en proposant son appui au Centre d’accueil du Petit Château et au Centre d’orientation et d’évaluation pour MENA de NOH – en ce compris : évaluation et diagnostic de la problématique, des ressources et des besoins ; formation spécifique et continuée des personnels des centres ; mise en place de procédures de gestion des situations ; mobilisation du réseau spécialisé toxicomanie bruxellois ; organisation de l’orientation des suivis ambulatoires par les structures extérieures partenaires.

Cet appel à projets d’août 2014 a eu lieu avant la crise de l’accueil que nous rencontrons actuellement (depuis juillet 2015) avec, entre autres, la situation alarmante au parc Maximilien à Bruxelles et se plaçait dans un contexte de réorganisation de l’accueil en fonction de groupes-cibles dont celui des consommateurs de drogues. Certains opérateurs de l’accueil, dont le Ciré et Vluchtelingenwerk, qui gèrent de l’hébergement individuel pour demandeurs d’asile se voyaient attribuer de nouvelles missions dont l’accueil d’un public développant une problématique de consommation de drogues. C’est dans ce contexte que la CBS avait été contacté par ces opérateurs pour déposer un projet qui pourrait les soutenir dans l’accueil de ce nouveau public. Fedasil avait ensuite demandé à la CBS d’élargir l’offre au Samusocial et son antenne de la rue Fritz Toussaint spécialement dédiée à l’accueil de demandeurs d’asile.

L’idée centrale du projet de départ est la mise sur pied d’une cellule d’accompagnement mobile décentralisée afin d’assurer un soutien interventionnel et méthodologique à l’attention des groupes cibles à besoins spécifiques à chaque fois modulable en fonction des réalités de terrain.

Le projet vise à offrir des solutions optimales de prise en charge des assuétudes aux « bénéficiaires de l’aide matérielle » par l’intermédiaire d’un encadrement et d’un service spécialisé d’accompagnement mobile et de management du suivi individuel. Ceux-ci peuvent se réfléchir différemment en fonction des lieux d’hébergement concernés (collectif ou individuel) grâce à la mobilité et la flexibilité d’une équipe mobile. En effet, une particularité de ce type d’accompagnement mobile, déployée par les acteurs de la CBS au fil des ans, est sa grande souplesse d’adaptation aux besoins des bénéficiaires, tant au niveau du contenu et de la tonalité de l’aide que de son intensité. Le projet tire également des conclusions sur la pertinence de développer la fonction d’accompagnateur psycho-social à partir de la pratique de terrain des institutions Bas-Seuil (spécialisé en toxicomanie) et se base sur les résultats intéressants de l’étude RAPS menée en 2012.

Pour rappel, cette étude RAPS cherche à démontrer par une recherche-action les bienfaits d’un travail d’accompagnateur psycho-social mobile sur l’accès à l’aide, aux soins et aux traitements d’un public très précarisé et présentant des problèmes de santé mentale.

Les acteurs du Bas-Seuil ont soutenu et soutiennent toujours la pertinence de l’accompagnement physique du bénéficiaire, source d’une meilleure inscription dans le réseau. C’est ainsi que le Réseau Hépatite C, par exemple, a vu le jour et a pu remarquablement faire évoluer la prise en charge des patients des ambulatoires bas-seuil atteint par l’hépatite C (pour rappel, près de 40% des patients des ambulatoires soins en toxicomanie sont infectés par le virus de l’Hépatite C).   

Outre le soutien aux bénéficiaires, le projet LaMbda ambitionne de soutenir les équipes spécialisées de l’accueil dans toutes leurs questions et gestions de la problématique drogues au sein de leurs établissements. Les pistes de travail à y apporter varient également d’un lieu à l’autre et d’une équipe à l’autre.

Au vu de la situation critique actuelle de l’accueil,  LaMbda a demandé à Fedasil d’élargir au maximum les institutions d’accueil pouvant solliciter le soutien de l’équipe.

L’équipe est actuellement constituée de deux travailleurs mi-temps. Les bureaux sont situés rue Gheude 47-49 à Anderlecht (Au Projet Lama).