L'étude révèle qu'une intégration rapide sur le marché du travail influence positivement la suite de la carrière professionnelle des demandeurs d'asile. Pas de temps à perdre, donc. Or, l'expérience montre que les demandeurs d'asile sont souvent contraints d'attendre longtemps avant de pouvoir suivre des cours de langues ou d'autres formations professionnelles, ce qui constitue un frein à une carrière active. Le Centre fédéral Migration plaide en faveur d'un accès plus rapide aux formations et d'une simplification de la reconnaissance des diplômes.

Le temps est crucial pour l'insertion socio-économique

Les résultats montrent donc que le temps joue un rôle essentiel dans leur insertion socio-économique. Plus une personne réside longtemps dans le pays, plus grandes sont ses chances d’avoir une carrière active et de ne plus dépendre d'une allocation. D'autant qu'au fil des ans, la part des « emplois à col blanc » augmente par rapport à celle des « jobs à col bleu ». L'étude dresse en outre quelques constats non négligeables 

○ Une personne travaillant déjà au cours de la procédure d'asile voit augmenter ses chances de développer une carrière active. ○ Les demandeurs d'asile ont près de deux fois plus de chances de trouver un travail en Flandre qu'en Wallonie et à Bruxelles.

Le statut de réfugié n'augmente pas en soi la probabilité d'emploi. ○ Les demandeurs d’asile venus d’Afrique ont plus de chances de trouver un emploi que les ressortissants des Balkans ou d’Asie Centrale.

○ Les parents célibataires, en particulier les mères célibataires, éprouvent le plus de difficultés à trouver un emploi ; sur l'ensemble des réfugiés reconnus, une femme sur quatre est une mère célibataire.

○ La probabilité de développer une carrière active augmente avec l'âge, puis diminue après un certain âge. 

Pas d'échantillon, mais un groupe de population entier

En recoupant les données du Registre National avec celles de la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale, les chercheurs ont analysé le parcours socio-économique de toutes les personnes ayant demandé l'asile en Belgique entre 2001 et 2010 et qui y résidaient toujours en décembre 2010 (108.856 personnes au total, dont 71.768 en âge de travailler). Leurs périodes de travail, de chômage et leurs allocations ont été examinées sur plusieurs années en vue de dégager les facteurs qui favorisent ou au contraire compliquent leurs chances de trouver un travail.